En ce moment je me sens comme dans un entonnoir. Si je fais quelque chose qui ne me correspond pas vraiment, ça ne marche pas. C’est un moment de lenteur, de routine, de réflexion. Un moment qui me pousse à être intègre, entièrement moi même et non « parfaite » comme j’ai essayé de faire auparavant.
La problématique à laquelle je suis confrontée depuis un bon moment et qui se représente à moi régulièrement c’est ma difficulté à être honnête envers moi même. Je fais parfois en fonction de ce que je crois être « bien ».
Miroir miroir…
De ce fait quand mon mari me fait un reproche j’ai beaucoup de mal à accepter cela vu que ça me sors de mon illusion d’être parfaite. Je sors l‘attirail de défense super guerrier: froncement de sourcils, déni (Quoi mais non pas du tout!), détournement de sujet où j’en profite pour lui sortir un reproche que j’arrivais pas à lui faire depuis un moment et lui prouver que lui aussi n’est pas parfait. Bref je ferme les écoutilles, ne veut pas entendre qu’un de mes comportements l’a fait souffrir et du coup fait gonfler la dispute vu que le besoin de mon mari d’être compris n’est pas reçu…Si je suis stressée, fatiguée, j’ai tendance à réagir de cette façon. Si je me sens bien, solide,posée je reçois plus facilement ses requêtes.
C’est d’autant plus difficile que juste avant il me montre son amour et du coup je passe de la déesse sur piédestal les cheveux aux vent à la créature imparfaite qui lui marche sur les pieds sans faire attention. Mon enfant intérieur prend peur de l’abandon, du rejet, on va tous mourir, ma vie, mon oeuvre, je vais disparaître…C’est probablement ce qui se passe dans mon inconscient mais par réflexe c’est Mme colère qui sort pour défendre l’enfant malmené.
Le plus drôle dans tout cela c’est qu‘il ne souhaite pas me détruire, il veut être entendu et pris en compte. A partir du moment où je comprend sa demande et fait attention à son besoin il passe à autre chose. Lui de son côté reçoit très bien la critique car la plupart du temps il n’est pas surpris, il est très critique envers lui même et vigilant. Il est aussi assez solide pour encaisser et savoir que ça ne remet pas en cause sa valeur.
Je connais peu de personnes qui sont capables de recevoir une critique sans se sentir attaquées et rabaissées. C’est peut être du à l’éducation, où il y a une telle exigence de résultat que la moindre erreur est sanctionnée de façon exemplaire. C’est peut être dû aussi au fait que l’amour de soi n’est pas assez grand pour permettre aux gens de recevoir des critiques sans avoir l’impression d’être dévalorisés.

Pendant longtemps j’ai adopté l‘attitude passive agressive, une forme de diplomatie pour ne pas entrer en conflit, paraître « parfaite » et intégrée. Bref pour avoir la paix. Il y a des situations où j’ai pu faire mes pirouettes sans problème, et d’autres situations où ça ne m’a pas servi de jouer ce jeu. Je repense notamment à cet épisode de ma vie de salariée où j’ai été incapable de dire à des collègues que leur attitude étaient difficile pour moi à supporter. Bref une ambiance faite de commérages où rien n’est dit en face, où parfois il y a si peu d’écoute qu’il est décourageant d’aborder le sujet.
Dernièrement j’ai eut affaire à des personnes qui n’avaient pas une attitude claire à mon égard. Au début j’ai eut peur de demander ce qui se passait, peur que la réponse implique une faute de ma part. J’ai fini par demander car j’ai eut ce flash back douloureux de ma vie de salariée. Je me suis dit « Plus jamais. Plus jamais je me retrouve dans une position où par peur d’être rejetée, je masque mes émotions tout en souffrant intérieurement. » Qu’il y ait une réponse ou pas, ce qui est important c’est que j’ai réussi à faire la démarche et sortir du rôle du fuyant. (Voir l’article sur les blessures de l’âme)
Que faire?
La CNV (communication non violente) est intéressante mais pas toujours facile à mettre en pratique vu nos conditionnements. C’est un long chemin. Cela dépend aussi de la personne qu’on a en face. Le plus dur c’est de se pardonner et de comprendre que quoique l’on fasse, il y a une infinité de conséquences. Tout ce qu’on peut faire c’est faire de son mieux et en fonction de la nécessité du moment. Apprécier les progrès que l’on fait grâce aux retours que la vie et les personnes qui nous entourent nous font.

La perfection n’est pas de ce monde. Tout simplement parce que nous sommes dans un monde en perpétuel mouvement et création. C’est la rencontre de nos forces contradictoires qui créent la dynamique de vie. C’est ce qui fait que nous vivons des aventures qui nous permettent d’évoluer. Une situation parfaite est immobile, il ne se passe rien. Une plante pour pousser a besoin de soleil et d’eau, c’est le yin et le yang, des forces complémentaires qui forment l’unité.
Accepter des critiques qui résonnent de façon juste c’est être intègre, honnête envers soi même et les autres. C’est assumer ses responsabilités car il faut être deux pour danser un tango, s’il y a conflit c’est qu’il y a écho des blessures respectives de chacun.
C’est un grand outil d’évolution car tout est miroir ce que nous sommes (cf article L’effet miroir). Etre intègre, unifié ne veut pas dire figé mais composé de plein de parcelles de vies qui s’entrechoquent, se nourrissent, se détruisent et renaissent.

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