MOURIR. Je suis morte plusieurs fois dans ma vie. À de nombreuses occasions j’ai été anéantie par la défaite, blessée par des épreuves, chagrinée par des pertes, affaiblie par la souffrance ou brisée en mille morceaux par mes propres écarts.
Durant mon existence, il y a nécessairement eu de nombreux deuils à vivre. Nécessairement est le bon mot. Nul ne peut en être totalement épargné de tout cela. J’ai eu mon lot. Comme vous certainement. Pour chaque épreuve ou difficulté, pour chaque situation périlleuse ou moment de désastre, quelque chose est mort en moi. Voilà la vérité.
Lorsque cela survient, bien sûr que je m’offusque, que je résiste et que je m’accroche de toutes mes forces à ce qui est. Mais retenir ce qui veut partir n’est jamais une solution qui donne de bons résultats.
Lorsque cela survient, bien sûr que ça fait mal, que ça désoriente, que ça bouscule. Ma vision de mon avenir est alors troublée et mes espérances dégringolent. La perception que j’ai de moi-même et de ma vie est embrouillée. Sur le moment. Pour un temps. Parce que mourir prend toute la place. Et surtout parce que je ne sais pas quoi faire d’autre.
Qu’importe les circonstances, mourir fait peur, mourir fait mal. Se départir de quelque chose à laquelle je tenais, se détacher de quelque chose que je croyais être un acquis c’est laisser aller une partie de soi. Accepter ce qui est, choisir de se transformer, de s’adapter, de modifier ses croyances ou ses buts, c’est remettre le compteur à presque zéro.
Lors de ces moments troubles, je me sens triste, déboussolée voire même affolée. Oui… Affolée ça me ressemble à certains moments de ma vie. Parce que quand je suis occupée à mourir, j’ignore que le nouveau qui s’en vient sera mieux et même encore plus parfait pour moi.
Mais quand j’arrive à me détacher, quand j’arrive à lâcher-prise et à laisser aller, ça permet à d’autres portes de s’ouvrir. Ça m’oblige à envisager d’autres options, à réévaluer ce que je veux vraiment pour ma vie, à définir de nouveaux objectifs, à améliorer qui je suis. En fait, quand la poussière redescend, ça crée de la place pour que quelque chose d’autre puisse naître. Voilà le miracle.
Je suis morte plusieurs fois dans ma vie. Plusieurs fois j’ai cru que tout était fini. Plusieurs fois j’ai perdu espoir. Plusieurs j’ai cru que tout était foutu et je me suis traitée comme ayant peu de valeur à cause de la douleur et de la défaite.
Mais en fait, à ces moments-là, quand la détresse et la souffrance prenaient toute la place, je ne pouvais pas admettre qu’il faut parfois mourir pour se permettre de renaître de ses cendres. Parce que voilà… Je suis aussi née plusieurs fois dans ma vie.
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